Une Femme Enceinte Qui a Voyagé aux États-Unis pour Accoucher Expulsée à son Arrivée, son Visa Révoqué
Une ressortissante nigériane qui espérait donner naissance…

LAGOS — Une ressortissante nigériane qui espérait donner naissance aux États-Unis a vu son projet s’effondrer dès son arrivée sur le sol américain en janvier dernier. Malgré un visa en règle obtenu plusieurs mois auparavant, les autorités d’immigration américaines lui ont refusé l’entrée sur le territoire et ont immédiatement révoqué son autorisation de séjour.
Anabella Omene, visiblement encore marquée par cette expérience, nous a raconté sa mésaventure lors d’un entretien exclusif. « Tout s’est écroulé en quelques minutes à l’aéroport. J’avais été parfaitement transparente lors de ma demande de visa en expliquant mon intention d’accoucher là-bas, notamment en raison de complications lors d’une précédente grossesse au Nigeria », confie-t-elle.
Le choc de cette décision et l’anxiété qui s’en est suivie ont provoqué chez la jeune femme un début de travail prématuré. « Le stress a été tel que je me suis effondrée dans la zone de transit. On m’a transportée d’urgence vers un hôpital de Houston », poursuit-elle.
Cependant, ce transfert médical n’a pas infléchi la position des services d’immigration. « À peine mon état stabilisé, ils m’ont placée sur le premier vol disponible pour le Nigeria, sans aucune considération pour ma situation. Ils m’ont même facturé 500 dollars pour ces soins d’urgence », dénonce Anabella Omene, encore indignée par ce traitement.
Son époux lui avait alors proposé de se rediriger vers une autre destination, mais le traumatisme était trop important. « J’avais déjà perdu un enfant auparavant. Je n’allais pas risquer la vie de ce bébé pour un passeport », explique-t-elle avec émotion.
La jeune femme déplore particulièrement le manque de cohérence des autorités américaines. Lors de son entretien consulaire, alors qu’elle était enceinte de deux mois, elle avait explicitement mentionné son intention d’accoucher aux États-Unis. « Si c’était pour me refouler, pourquoi m’avoir accordé ce visa en premier lieu ? », s’interroge-t-elle.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte de durcissement de la politique américaine concernant le « tourisme de naissance ». Un récent rapport du Comité de la sécurité intérieure américaine souligne que de nombreux voyageurs « utilisent les opportunités éducatives et professionnelles supérieures disponibles aux États-Unis comme justification pour de tels voyages », qualifiant l’obtention de la citoyenneté pour ces nouveau-nés de « pari sur l’avenir ».
Malgré cette expérience douloureuse, Anabella Omene a depuis donné naissance à une petite fille en bonne santé au Nigeria. « La vie continue », philosophe-t-elle aujourd’hui, partageant sur les réseaux sociaux des photos d’elle jouant avec son enfant, symbole d’une résilience à toute épreuve face aux frontières fermées du rêve américain.